Interview de Jean-Damien, sapeur pompier :

 

1. Bonjour, comment vous appelez-vous ?

    Bonjour, je m'appelle Jean-Damien D.

2.  Depuis combien de temps êtes-vous pompier ? Quelles fonctions occupez-vous ?

    Je suis pompier volontaire depuis 27 ans, j'ai été jusqu'au grade d'adjudant-chef ; puis j'ai basculé au service de santé depuis 10 ans, maintenant je suis infirmier principal.

3. Pourquoi s'être engagé ? Un évènement marquant vous a-t-il motivé ?

    Je me suis engagé car j'ai eu cette passion depuis tout petit, j'ai toujours été attiré par le domaine de l'urgence et je souhaitais en faire mon métier.

4. Avez-vous été pompier volontaire ? Pourquoi ?

    Oui, cela m'a permis de réaliser un rêve d'enfant et de me familiariser avec le milieu de l'urgence.

5. Quels sont vos actions principales ?

    Auparavant, je participais à toutes les missions; lutte contre l'incendie, désincarcération, secours... Maintenant, je fais essentiellement du secours à victimes et du soutien sanitaire lors de grosses opérations.

6. Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    L'imprévu, chaque mission est différente ! Et l'impression d'être utile également.

7. Quels sentiments avez-vous lorsque vous partez en interventions ?

    L'adrénaline ! Toujours. Comme je l'ai dit chaque mission est différente, on ne sait pas à quoi s'attendre.

8. Pour vous, quels sont les plus grandes valeurs d'un sapeur pompier ? Ses principales qualités ?

    L'adaptabilité, le courage et l'esprit de camaraderie. C'est primordial pour un sapeur pompier.

9.  Qu'est-ce que l'entraide vous a apporté depuis que vous êtes pompier ? Pourquoi est-elle si importante ?

    Cela permet de créer des liens forts entre collègue et m'a permis de dépasser mes limites.

10.  Avez-vous le souvenir en particulier d'une intervention où l'entraide a été décisif ?

    Oui, dans mes jeunes années où sur un feu avec mon "binôme" (les pompiers travaillent toujours en binôme), nous faisions une reconnaissance dans un local enfumé. Nous avons perdu toute notion d'espace et je n'arrivions plus à savoir où se trouvait la sortie, malgré la petite taille du local mais il y avait beaucoup d'objets obstruant le passage et des débris avaient refermé la porte par laquelle nous étions entrés. Paradoxalement, nous n'avons pas paniqué car nous savions que nos collègues ne laisseraient pas longtemps errer sans que nous venions rendre compte. Nos collègues sont venus nous récupérer avant que nos bouteilles d'air soient vides.

11. L'entraide entre collègues vous a-t-elle permis de développer vos connaissances et votre savoir faire ?

    L'entraide permet de se dépasser, d'atteindre un but que nous n'arriverions pas à atteindre seul (on est plus fort à plusieurs). Enfin, l'entraide permet un partage des connaissances et donc forcément une amélioration de son savoir faire.

12. Trouvez vous que l'entraide est assez présente dans notre vie de tous les jours ?

    Non, nous tendons de plus en plus vers l'individualisme dans notre quotidien. Par contre, elle reste présente au fond de chacun, car on peut le voir, à chaque élément catastrophique (tempête, inondations, attentats...), les gens viennent spontanément s'entraider (dons de vêtements, aide au logement...). C'est dommage de devoir attendre un évènement comme cela pour développer l'entraide, il faudrait que ce soit automatique chaque jour...

13. Selon vous, cette valeur de partage et d'assistance est-elle en augmentation ?

    Non, surtout dans les grandes villes où les gens se côtoient peu (sauf en cas d'évènement grave). Elle reste certainement un peu plus présente dans les petits villages où les gens se connaissent plus et ont donc gardés l'habitude de s'entraider en cas de coup dur.